Deux semaines qui font mille ans.

Je me suis demandée si ici, il fallait faire comme si de rien n'était, ou pas. 

J'ai commencé dix millions d'articles qui parlaient du quotidien qui ressemblait vraiment trop à d'habitude, de la voiture en carrelage de Vévé mon papa dans le garage, de l'ironie du sort qui me fait regarder l'épisode de Malcolm où le père de Hal meurt, un soir de mauvaise nouvelle, ou un sketch d'"On n'demande qu'à en rire" qui parle de cercueil, un jour d'enterrement.

J'avais parlé du cadeau de Noël qui trainait sur la table basse parce que j'ai plus personne à qui l'offrir. J'avais expliqué que souvent mon cerveau pensait que rien ne s'était passé, mais dix, ou vingt, ou cinquante fois par jour il se rappelle que si, et le quotidien devient plus triste.

Puis j'ai relu des archives de mon ancien blog qui parlaient de la voiture que Vévé avait repeinte en bleu salle de bain et pêche. De la descente de garage en carrelage ou des chouquettes à la banane. De son doigt sur la photo de mon kiwi à forme bizarre ou du jour où il m'a emmenée chercher Kromkrom. De Super-Vévé qui me sauve des attaques de lézards, ou qui se moque de moi parce que j'ai oublié d'allumer le chauffage et c'est pour ça qu'il fait froid.

Finalement j'aime mieux garder ça en tête.

La carbonara au jus d'ananas, la cabane à oiseaux géante, les sorties cinéma à deux ou le framboisier en forme de coeur.

Ça transforme un peu la tristesse en sourires de bons souvenirs, quand la vie quotidienne me semble trop comme d'habitude, ou que mon cerveau se souvient de ce qui s'est passé.