mardi

Le concours à règles fluctuantes.

Dans la liste des nombreuses activités palpitantes qui émaillent ma semaine, y'a entre autres faire des concours d'avion en papier avec les enfançons que je garde (Gugusse et Gugusson) .

Quand je dis "palpitant", évidemment, ça signifie que mon coeur continue de battre le minimum vital, pas que c'est la transcendance dans les chaumières. (Mais j'avoue que "concours d'avion en papier" comme activité salariale y'a plus torturant.)

Au début c'est bien : on cherche des modèles d'avion en papier, on se fabrique des avions (je fais le pliage et Gugusson appuie pour marquer le pli, du travail d'équipe ou je m'y connais pas), ensuite y'a la phase où j'essaye de négocier pour qu'on décore nos avions (qui est à mon avis la partie la plus poilante, mais c'est un avis minoritaire dans nos contrées), et ensuite arrive le concours à proprement parler.

On se met à un bout de la pièce et on lance notre avion à trois (mais des fois Gugusson tente l'originalité et on le lance à 4, enfin on est pas au bout de nos surprises quoi).

Et que je te narre la scène :
On expédie nos avions de concert, le mien file telle la fusée à l'autre bout de la pièce, et là, bon, j'avoue, il s'est pris le mur, mais il pouvait pas faire autrement il venait de traverser la pièce !
L'avion de Gugusson, quant à lui, est parti illico presto faire une rencontre au sommet avec le plafond et sous le coup de l'émotion il a rejoint le sol sans grâce ni élan.

Mon avion filant comme le vent

Puis vint le jugement de Gugusson "ha le tien c'était nul, il a foncé dans le mur mais le mien il a touché le plafond et ça compte pas quand on touche le plafond, il était super !"

Alors là, ôte-moi d'un doute : suis-je mauvaise joueuse ou les jugements de valeur d'un enfant de cinq ans sont-ils totalement partiaux et neuneus ?

Après bon, on a continué dix ou douze mille ans à lancer nos avions (dans les faits ça a duré dix minutes mais j'ai vu ma vie défiler devant mes yeux vingt-huit fois (mais les passages où je dormais défilaient pas donc ça va plus vite aussi)), et assez rapidement Gugusson s'est rendu compte que son avion avait une forte tendance à pas filer droit devant lui mais à se projeter le plus rapidement possible vers le premier obstacle venu, donc il en a conclu que le but du jeu c'était pas de faire voler l'avion LE PLUS LOIN mais de faire DES LOOPINGS.

Et donc il a gagné.

L'avion de Gugusson atteint de la maladie de Parkinson.
Par contre j'ai pas vu de loopings.

Pour conclure sur une note plus enthousiasmante (pour mon estime de moi), Gugusson est le meilleur public au monde pour mes blagues : "l'avion il s'est posé sur l'étendoir à linge, il se prend pour une chaussette" ; "l'avion il a atterri sur le clavier de l'ordi, je crois qu'il veut envoyer un mail" et surtout mon culte "ha l'avion s'est caché, je crois qu'il veut faire la sieste !"

Ouais bon, je m'adapte à mon public, aussi.

1 commentaire:

  1. J'ai un peu la même chose quand mes gamins font des coloriages magiques : ils colorient comme des cochons, mais c'est pas grave, parce que c'est juste, et que dans une activité qui s'appelle COLORIAGE magique, il n'est pas du tout question de bien colorier ^^
    Ton idée de concours d'avion m'a donné une idée à moi aussi ^^ j'en ferais bien avec mes élèves avant les prochaines vacances, mais ce sera à eux de tracer les traits des modèles, haha, je suis méchante ^^

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